Talents Sati 2020 : “Situ Sati”, œuvre lauréate
Les Talents Sati, c’est un concours international permettant aux jeunes artistes, issus de 9 écoles d’art en France, Allemagne et Suisse, d’investir la façade des Cafés Sati. Cette année, parmi les 45 projets proposés des Talents Sati 2020, les lauréats sont Elie Bouisson et Maéva Sanz avec leur œuvre “Situ Sati”.
Les Talents Sati en quelques chiffres :
- 7e édition
- 120 m² de surface d’exposition
- L ’œuvre est exposée pendant 1 an (Septembre 2021)
- 30 000 véhicules qui passent devant chaque jour
Dates clés du concours :
- Jury de présélection : le 12 juin, le jury des Talents Sati s’était réuni en visioconférence pour étudier les 45 projets. Il présélectionne trois projets ainsi que le projet tutoré par l’école invitée (HSLU Lucerne) qui a la chance d’être directement qualifié pour la finale.
- Jury final : le 25 août dernier, les 4 finalistes ont par conséquent été invités à pitcher leur projet eux-mêmes devant le jury final.
- E-nauguration : le 9 octobre de 12h à 12h45 l’œuvre a été dévoilée au public sous la forme d’un Live sur la page Facebook des Cafés Sati en présence des artistes et du jury.
Enfin les trois projets sont récompensés mais un seul projet lauréat est retenu et voit son œuvre produite avec une dotation de 4000€.
Les lauréats des Talents Sati 2020 : Elie Bouisson et Maéva Sanz
Maéva Sanz est née en 1997. Après un diplôme de design graphique à L’ENSAAMA, elle étudie aux Beaux-Arts de Cergy où elle réalise ses premières vidéos. Maéva pratique la vidéographique et la photographique dans lequel elle place l’humain au centre. Entre documentaire et pratiques expérimentales, elle s’immerge dans des environnements qui l’éloignent de ses habitudes. Il faut voir et faire voir.
Elle a récemment présenté une installation vidéo lors d’une exposition collective à la gb agency.
Elie Bouisson, diplômé de la HEAR, pratique la sculpture dans laquelle le processus à une place importante. Il travaille différents matériaux mais son outil principal reste son corps. Avec lequel il moule, il creuse, il sculpte. Il faut se mettre à l’action. Sa dernière installation dans la Box du Crac de Montbéliard en janvier dernier témoigne de son plaisir à travailler in situ. Avant cela, il a notamment participé au parcours d’art contemporain « Aparté » à Paris organisé par le Collectif Embrayage. Il a également participé à l’exposition « On s’infiltre » au musée Historique de la ville de Strasbourg. Il travaille actuellement entre Paris et Strasbourg.
Ils ont placé le temps au centre de leur réflexion. Le duo a voulu capturer l’instant présent et ralentir cette notion temporelle dans un monde constamment en mouvement. “Situ Sati, c’est un contre-pied dans un monde au train de vie effréné.”
Focus sur la technique du sténopé, ancêtre de l’appareil photo
Pour réaliser Situ Sati, les artistes ont utilisé la méthode du sténopé. L’appareil photographique à sténopé se présente sous la forme d’une boîte dont l’une des faces possède une ouverture pour laisser entrer la lumière. Sur la face opposée se trouve un support photosensible qui va capturer l’image de manière inversée. Pour résumé, le sténopé fonctionne comme notre œil : l’image capturée est inversée de la réalité extérieure.
Cette technique est bien plus longue et complexe que le numérique. En effet, selon la taille de l’appareil et de l’ouverture, le temps d’impression de la surface photosensible peut se chiffrer en secondes voire en heures.
« De la mise en place du papier dans la boîte jusqu’au développement final chaque photo prend trois heures à être réalisée. Alors nous n’avons pas le droit à l’erreur. On travaille en tâtonnant avec de vagues calculs qui ne s’avèrent pas toujours bons. Il faut souvent improviser sur le lieu et attendre le retour à l’appartement, transformé en chambre noire, pour découvrir l’image et adapter en fonction le temps de pose, l’exposition etc. »
De plus, à cette image architecturale, Maéva et Elie ont voulu y apporter de la sensibilité avec une dimension humaine. C’est pourquoi, ils se sont mis en scène sans pour autant être reconnaissable. « Ces figures anonymes permettent à chacun de s’identifier et conférent à l’image une part de mystère. »
Quelques mots de Nicolas Schulé, Président des Cafés Sati
« Ce projet est unique à ma connaissance. Sati est encore une fois précurseur en innovant avec une compétition servant de support au mécénat artistique dédié aux jeunes artistes.
Soutenir la création artistique ne doit pas rester la chasse gardée des grandes fondations de multinationales. À notre mesure, nous avons conçu un concours véritablement professionnalisant pour les étudiants et jeunes diplômés de prestigieuses écoles d’art européennes.
Le succès des Talents Sati se mesure à l’engouement grandissant des écoles d’art qui rejoignent le concours et à la qualité du jury d’experts qui accepte de siéger pour départager les étudiants chaque année.
Le graal ? Les lauréats qui parviennent à exploiter les Talents Sati pour booster leur carrière. »
Une seconde vie pour les œuvres
Depuis 2019, les Cafés Sati ont décidé de revaloriser les œuvres précédentes afin de leur offrir une seconde vie. L’association strasbourgeoise Libre Objet récupère les anciennes toiles pour confectionner des tote bags.
La genèse des Talents Sati
Les Talents Sati sont nés en 2013 avec la volonté de développer un concept innovant faisant le lien entre l’Art, l’Industrie et la Ville. Pendant près de 20 ans, une fresque publicitaire peinte habillait la façade de la torréfaction. Au fil des années, cette dernière n’était plus en adéquation avec les valeurs de l’entreprise. La nécessité de la changer s’est donc fait ressentir. C’est ainsi que l’idée leur est alors venue d’offrir cet espace d’expression inédit à de jeunes artistes en devenir.
Pour en savoir plus sur le duo lauréat des Talents Sati 2020 ?
Découvrez la genèse du concours et son but dans cet article. N’hésitez pas à partager vos avis sur l’œuvre lauréate !